Drôle de composition que ce recueil. Initialement intitulé et sous-titré par Pocket La Guerre du foot, en référence au conflit qui opposa le Honduras et le Salvador en 1969, il accorde une place de premier plan à cette passe d'armes latino-américaine.

Et pourtant, à la lecture des autres chroniques, on ne comprend pas pourquoi l’auteur et l’éditeur ont choisi de mettre en avant ce conflit-là. Car dans le reste des chroniques, c'est l'Afrique, l'Algérie, le Nigéria, le Katanga, qui domine largement.

Des conflits africains et des beuveries sans fin

Au fil de ces courts récits, Ryszard Kapuscinski nous emporte avec un certain élan au coeur d'un continent rongé par les guerres civiles au tournant des années 1970.

L'auteur a une évidente capacité à romancer, à rendre le reportage écrit moins factuel, plus dramatique. C'est bien là sa force, même si ça lui a valu d'être critiqué pour imprécision.

Malgré tout, à la lecture de cet ouvrage, l’aura dont bénéficie Kapuscinski, souvent considéré comme l’un des plus grands reporters de tous les temps, reste un mystère.

A en croire ce recueil, le journaliste polonais est surtout l’auteur de déroutants lieux communs et clichés en tout genre, sur l’Afrique en particulier.

Pour n’en citer qu’un : « Sous les tropiques, boire est une obligation. […] Un homme qui pendant toute la journée a été torturé par le soleil, exténué par la soif incessante, maltraité et affaibli, doit dormir. Il doit, mais il ne peut pas. […] Alors il boit. »

A lire avec intérêt mais recul critique.