Ouvrage érudit et très agréable à lire, L’art africain contemporainréussit en une centaine de pages à remettre en contexte et à donner un aperçu représentatif de ce qu’est la production picturale et plastique en Afrique depuis 60 ans.

On comprend vite et bien les problématiques spécifiques à la notion même d’ « art africain », et on y découvre les grandes étapes qui ont permis aux meilleurs sculpteurs et peintres africains d’être exposés dans les plus grands musées du monde.

Illustré en première page par un tableau de Chéri Samba, la tête de proue de cette vague d’artistes, L’art africain contemporaindresse les grandes tendances de ces productions pourtant si différentes : les deux auteurs font ainsi apparaître une série de motifs picturaux communs (l’emploi de couleurs vives, le réemploi de l’esthétique des affiches, les références à l’artisanat traditionnel) et de problématiques communes à tous ces artistes.

Un art didactique, à la recherche de solutions politiques 

A l’image de la sculpture du Sud-africain Willie Bester ou de la peinture du Congolais Cheik Ledy, l’art est un moyen d’affronter les difficultés communes du continent africain.

L’usage du slogan, l’intégration de textes explicitant le sens de l’image sont des procédés significatifs de cette démarche didactique. Faire apparaître des figures  continentales mondialement connues comme dans le tableau intitulé Nelson Mandelade l’Ivoirien Cheik Ledy, est un autre moyen de porter un message.

Pour d’autres, comme Frédéric Bruly Bouabré, la représentation du politique n’est pas centrale : c’est dans la sauvegarde des langues, des pratiques rituelles et des savoir-faire locaux que se joue l’avenir du continent.

Une des principales qualités de cet ouvrage est de susciter la curiosité : il incite à poursuivre des recherches plus approfondies sur les artistes que l‘on découvre au fil des pages.

Donc, si vous souhaitez en connaître un peu plus sur l’art contemporain africain, nous ne serions que trop vous recommander cet ouvrage, qui s’adresse aussi bien aux étudiants en arts, qui profiteront des notices biographiques, qu’aux curieux, et même aux enfants qui pourront faire de belles découvertes grâce aux 130 reproductions d’œuvres.