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Ce qu'on peut lire dans l'air
de Dinaw Mengestu
Aux Editions Albin Michel
Il y a de l'électricité dans l'air !

 

L'écrivain d'origine éthiopienne Dinaw Mengestu confirme tous les espoirs qu'avait suscité son livre Les Belles Choses que porte le ciel, Prix du meilleur premier roman étranger.

Ce qu'on peut lire dans l'airest un copieux second roman qui aborde les thèmes de l'exil et de l'effritement du couple à travers deux histoires qui s'entrechoquent.

Celle des parents de Jonas qui, au début des années 80, quittent la révolution éthiopienne pour se réfugier dans le Midwest américain, l'adaptation à l'american way of life est rude, le couple s'entre-déchire et court à la catastrophe.

De son côté, Jonas décrit sa première relation amoureuse durable, qui très vite, tombe dans l'incompréhension et le mutisme.

L'écriture fluide de Mengestu apporte force et réalisme aux situations vécues, on se surprend à faire corps avec Jonas, à souhaiter qu'il dompte ses vieux démons. Mais l'histoire familiale est lourde à porter...
Ou est-ce le poids de l'exil qui rend la vie de couple plus difficile ?

A vous de juger dans ce roman subtil qui ravira ceux qui aiment sonder les profondeurs de l'âme.

 

ZOOM

Un roman inspiré de l'histoire familiale

A 2 ans, Dinaw Mengestu fuit l'Ethiopie avec sa mère et sa soeur pour rejoindre son père, parti avant sa naissance pour échapper à la révolution communiste.

La famille s'installe dans l'Illinois, où son père est manager, et où Dinaw Mengestu grandit dans un environnement exclusivement blanc et fréquente une école catholique.

Quand il a 9 ans, la famille s'installe à Washington D.C.

A l'adolescence, Dinaw Mengestu se passionne pour l'Ethiopie et lit tout ce qu'il trouve sur le sujet. Il interroge et enregistre les récits de sa famille et pousse son père à lui parler de son propre frère, torturé à mort en prison en Ethiopie, causant la fuite du père.

Maxime Bonin