Arsenal_de_Belles_Melodies_de_FallyAlbums / République Démocratique du Congo
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Arsenal de Belles Mélodies
de Fally
Because Music
Trois ans après Droit chemin, Fally Ipupa signe un album festif, punchy et surprenant. Un opus qui tourne le dos aux influences congolaises.

 

Fally, pour son deuxième album, nous réserve quelques surprises.

La première est d'ordre pictural. D'emblée, le livret du CD nous montre un chanteur guerrier, voire délinquant aseptisé, qui joue les barracudas prêt à en découdre avec l'auditeur. Un cliché qui s'estompe rapidement à l'écoute du lyrisme - parfois rétro - du Congolais.

Deuxième curiosité : le titre de l'album. L'artiste congolais éclectique fait dans l'arsenal militaire avec un oxymore un peu facile - « Arsenal de belles mélodies » - mais efficace. Au final le rendu musical délivre un enthousiasme romantique qui balaie l'image de dur à cuire.

Ici un petit flash-back s'impose. Dans Droit chemin, sorti dans les bacs en 2007, Fally se cantonnait à une musique locale, où un Benji, célèbre chanteur des Neg'Marrons, s'était invité pour mêler ses syllabes « rapées ».

Dans ce deuxième album, c'est le règne des mélanges. Mixité qui prend ses quartiers dans la piste 7. Ce morceau, le bien nommé Chaise électrique permet au chanteur de traverser l'Atlantique et d'importer des sonorités américaines.

 

 

La présence de la chanteuse Olivia Longott modifie la fraîcheur et les mélopées de l'ancien choriste d'église pour une sensualité plus R'n'B, hip-hop lascif macho bling bling.

Celle de Krys, artiste de reggae-dancehall guadeloupéen, fait passer son chaloupé sexy et torride dans le morceau Sexy Dance. Le texte est éloquent : « D'un côté je ne vois que des strings, de l'autre côté des shortys, et vous, quel est votre caleçon préféré ? » La réponse par la danse.

Dans le deuxième CD, le disciple de Koffi Olomidé traverse encore les frontières.

Les 9'40 sont une illustration bien sentie de l'enrichissement du style Fally : les torrents congolais semblent se muer parfois en des voix des chanteurs de raï passées à la moulinette électrique. Son art prend ici un tour kaléidoscopique. 

Rédigé par Marie-Alix Saint-Paul

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