Va_vis_et_deviens_de_Radu_MihaileanuFilms / Ethiopie
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Va, vis et deviens
de Radu Mihaileanu
Elzevir Films & OÏ OÏ OÏ Productions
L’histoire vraie du départ des Falashas en Israël.

 

Opération Moïse

A travers le cas de Schlomo, jeune garçon juif d’Éthiopie, le réalisateur Radu Mihaileanu met en scène le sort d’une partie de la communauté falasha (les Juifs d’Éthiopie), exilée en Israël dans le cadre de l’Opération Moïse.

On est alors au milieu des années 1980, l’Éthiopie connaît une crise de famine sans précédent. Il s’agit en fait de deux famines concomitantes, l’une au Nord et l’autre au Sud, doublées de conflits insurrectionnels contre le régime du dictateur Mengistu, surnommé le « Negus rouge ».

L’opération Moïse qui consiste au déplacement des juifs éthiopiens en Israël est menée en 1984 conjointement par les États-Unis, le Soudan et l’Etat hébreu. De nombreux Falashas avaient alors déjà fui l’Éthiopie pour les camps soudanais. L’opération visait en priorité les enfants juifs et orphelins.

Difficultés d’intégration

Le film s’attarde en fait largement sur les difficultés d’intégration que connaît le jeune Schlomo, qui n’est pourtant ni juif ni orphelin, et qui malgré cela a réussi à gagner Israël. Accueilli dans une famille d’origine française, il va progressivement apprendre le Français et l’Hébreu.

Il va surtout devoir faire face à deux types de difficultés particulières : la résistance du rabbinat ashkénaze à reconnaître la judéité des Falashas, et le racisme ordinaire dû à la couleur de peau de la société israélienne.

Face à cela, le film laisse apparaître deux vecteurs d’intégration : le service militaire et le sentiment de fidélité et d’appartenance à Tsahal, l’armée d’Israël, et la connaissance approfondie de la Torah.

 

 

ZOOM

Les Falashas, désormais plus nombreux en Israël qu’en Éthiopie

Estimée à un peu plus de 100 000 en Israël, la communauté juive éthiopienne n’est plus composée que de 5 000 individus en Éthiopie.

À la communauté traditionnelle des Israéliens ayant fui l’Éthiopie dans les années 1980, est venue s’ajouter les « Falash Mura », Éthiopiens ayant migré en Israël à partir des années 1990 et dont la conversion officielle au judaïsme a longtemps été refusée par les autorités religieuses du pays.

À noter que le terme Falasha, communément employé pour désigner les Juifs d’Éthiopie, est perçu de manière péjorative dans ce pays : on préférera, selon les régions, les termes, de Kayla ou de Esraelawi.

Romain Dostes