Songs_from_a_zulu_farmAlbums / Afrique du Sud
5_etoiles
Songs from a Zulu Farm
de Ladysmith Black Mambazo
Razor&Tie
Le meilleur de la musique chorale sud-africaine.

 

Back to the roots…

Voilà un CD qui a de quoi surprendre. Le plus célèbre groupe choral sud-africain, qui pond avec une régularité folle des albums depuis plus de quarante ans rend ici hommage à la ferme de leur enfance implantée à Ladysmith.

Au programme : poules qui chantent, langues qui claquent comme pour imiter la pluie, et  chants polyphoniques, comme ceux des fermiers qui trouvent dans la musique la force nécessaire pour supporter leur labeur.

Dernièrement, on aurait pu reprocher au groupe de chanter ce que l’on attendait de lui : une musique formatée pour les grands stades, ou pour les films hollywoodiens.

On aurait pu voir dans leur succession d’albums une énième reprise de la BO du Roi Lion.

Avec cet album plus personnel, plus osé, Ladysmith Black Mambazo revient au fondement de ce qu’ils savent faire de mieux : l'isicathamiya, un chant émouvant et éminemment spirituel.

 

 

ZOOM

L’histoire du Ladysmith Black Mambazo

L’histoire du Ladysmith Black Mambazo débute lorsque Joseph Shabalala recrute au sein de sa propre fratrie, suffisamment large pour créer le groupe l’Ezimnyama Ngenkani, Les Noirs.

Cette bande familiale appartenant à l’ethnie Zoulou décide progressivement de rajouter un attribut à leur nom de scène : Mambazo, la hâche. La raison ? A chaque concours de chant auxquel ils participaient, ils découpaient leurs concurrents en morceau tant ils dominaient la partie. Violent.

Progressivement, ils ont arrêté le combat et fait équipe avec d’autres chanteurs, parmi lesquels Paul Simon Graceland, Ben Harper ou Stevie Wonder.

Avec les années, c’est la faux qui a frappé. Plusieurs membres de la fratrie sont tombés, mais la racine du groupe n’a pas bougé : son leader Joseph Shabalala, qui a vu passé une trentaine de nouveaux membres autour de lui est toujours là.

C’est cette longévité qui lui vaut aujourd’hui d’être au panthéon de la musique sud-africaine, au point que seul un arbre, Miriam Makeba, continue de lui faire de l’ombre.

Romain Dostes